Le serveur NAS est avant tout destiné à stocker vos données. Vous pouvez bien sûr l’utiliser pour un tas d’autres fonctionnalités que nous détaillons dans notre guide d’achat, mais l’intérêt principal du NAS est bien de centraliser vos données dans un endroit unique, accessible sur votre réseau et en dehors. Et pour faciliter la sauvegarde de vos données, les serveurs NAS sont souvent dotés d’applications permettant de faciliter, d’automatiser ou encore de sécuriser ces sauvegardes.
Mais ce que peu d’utilisateurs savent, c’est qu’il est tout à fait possible de sauvegarder les données d’un ordinateur utilisant n’importe quel type de système d’exploitation (par exemple, Windows, OS X ou Linux) de n’importe où, en utilisant uniquement les fonctionnalités intégrées. Il vous suffit de configurer correctement l’ordinateur qui va envoyer des données et d’utiliser le NAS pour les récupérer.
La plupart des NAS peuvent également se synchroniser avec des services de Cloud en ligne comme OneDrive, Google Drive, DropBox et autres pour que vos données mobiles soient également sauvegardées. Malheureusement, iCloud d’Apple est l’un des rares services qui n’est pas toujours pris en charge. Mais il existe des moyens détournés que l’on couvrira à la fin de cet article.
Il existe de nombreuses façons de sauvegarder ses données sur un serveur NAS en local, c’est-à-dire à partir du PC ou du périphérique que vous voulez sauvegarder. Mais presque toutes impliquent l’installation d’un logiciel, d’une application client ou l’utilisation de solutions de sauvegarde natives. Certains fournisseurs de NAS proposent même leurs propres solutions client/serveur propriétaires. En effet, si vous voulez sauvegarder des partitions ou des disques entiers sous forme d’images, vous ne pourrez le faire que depuis votre PC.
Mais si vous êtes comme moi, la dernière chose que vous voulez, c’est un programme supplémentaire qui vous embête avec des rappels, des avertissements et d’autres messages, sans parler du fait qu’il consomme de la puissance du processeur que vous pourriez utiliser à des fins plus utiles. Pourquoi ne pas utiliser les capacités intégrées de partage de fichiers des ordinateurs et le système d’exploitation du serveur NAS ?
Nous allons aussi vous montrer comment utiliser les applications de sauvegarde et de synchronisation sur un NAS, mais vous devez d’abord sélectionner un protocole de partage/transfert et configurer votre ordinateur. Vous avez deux choix que faire avec un nas : SMB (Server Message Block), qui est simple à configurer sur les PC, ou FTP (File Transfer Protocol), qui peut fonctionner à la fois localement et à distance.
Attention cependant, car si la sauvegarder en FTP est possible sur tous les NAS, ce n’est pas le cas du SMB. Terramaster ou Asustor n’offrent par exemple pas cette possibilité (ou nous sommes passés à côté) et nécessitent l’installation d’un programme sur votre ordinateur pour sauvegarder et/ou synchroniser vos données vers le NAS.
SMB
Le moyen le plus simple de sauvegarder des ordinateurs sur un réseau local est le protocole SMB. Il s’agit du protocole réseau standard pour les ordinateurs sous Windows et utilisé généralement pour tout partage de fichiers. Mais il est également pris en charge par les Macs et Linux. D’ailleurs, la plupart des NAS fonctionnent sous une forme ou une autre de Linux.
Le concept de base est d’activer le partage pour chaque dossier de votre ordinateur que vous souhaitez sauvegarder, puis de faire simplement pointer le NAS vers ces partages et de lui demander de les sauvegarder. Personnellement, je partage des lecteurs entiers, puis je sélectionne les dossiers à sauvegarder à l’aide de l’application appropriée sur le NAS, mais le partage de dossiers spécifiques est également possible. Notez l’adresse IP, le nom d’utilisateur et le mot de passe de chaque ordinateur que vous souhaitez sauvegarder. Vous trouverez ci-dessous une description étape par étape de la manière d’activer le partage d’un dossier sous Windows.
Comment activer le partage de fichier SMB
La configuration d’un PC sous Windows commence dans l’onglet Partage de la boîte de dialogue Propriétés qui s’affiche lorsque vous cliquez avec le bouton droit de la souris sur un lecteur ou un dossier et sélectionnez Propriétés dans le menu contextuel.
Une fois la boîte de dialogue ouverte, cliquez sur Partage avancé. Dans la boîte de dialogue, cochez la case Partager ce dossier, puis cliquez sur Autorisations. Selon le dossier, vous pouvez voir votre nom d’utilisateur ou Tout le monde dans la liste des utilisateurs.
Pour limiter les autorisations à un seul utilisateur :
- Sélectionnez Tout le monde, puis cliquez sur Supprimer.
- Pour ajouter un utilisateur (obligatoire), cliquez sur Ajouter, et dans la boîte de dialogue suivante, tapez votre nom d’utilisateur ou le nom de l’utilisateur avec lequel vous vous connecterez au NAS. Cliquez sur le bouton Vérifier les noms pour vous assurer que l’utilisateur soit reconnu par Windows et que vous l’avez épelé correctement. Si c’est le cas, Windows le soulignera et fera précéder le nom de votre PC ou de votre domaine. Cliquez sur OK, et vous reviendrez à la boîte de dialogue précédente.
- Si tout ce que vous voulez, c’est sauvegarder le lecteur ou le dossier, désélectionnez Contrôle total et Modifier, en laissant la case Lecture cochée.
C’est tout ce qu’il y a à faire pour un PC Windows.
C’est encore plus facile sur un Mac, car presque tout est déjà partagé par défaut, mais vous devez activer le partage SMB pour l’utilisateur sous lequel vous voulez vous connecter avant qu’il ne soit accessible par le NAS.
FTP
La solution SMB est la plus simple à mettre en place pour les ordinateurs de votre réseau local, mais qu’en est-il du PC de votre mère à l’autre bout de la ville ? Ou même de votre ordinateur au travail ? Dans ce cas le FTP, l’une des plus anciennes technologies de transfert de fichiers, est la solution idéale.
Le protocole FTP pour File Transfert Protocol permet de transférer des fichiers en passant par un serveur.
Comment configurer le protocole FTP sous Windows
La configuration de votre ordinateur en tant que serveur FTP nécessite quelques étapes, mais n’est pas du tout difficile. Cet exemple est basé sur Windows 10, mais le processus sera similaire avec les autres versions.
- Ouvrez le Panneau de configuration et allez dans Programmes > Activer et désactiver les fonctionnalités de Windows.
- Faites défiler jusqu’à Internet Information Services, développez-le et cochez la case FTP.
- Assurez-vous que les cases Extensibilité FTP et Service FTP sont toutes deux cochées. Assurez-vous également que les Outils d’administration Web soient cochés également.
Cliquez sur OK. Le serveur FTP va alors être installé.
Fermez le panneau de configuration, tapez IIS dans le champ de recherche de la barre des tâches, et sélectionnez l’application Gestionnaire de services Internet qui apparaîtra au-dessus.
- Recherchez dans la colonne de gauche un dossier appelé Sites. Cliquez avec le bouton droit de la souris sur Sites et sélectionnez Ajouter un site FTP…..
- Dans la boîte de dialogue qui s’affiche, donnez un nom au site, par exemple « TravailFTP », et naviguez jusqu’au répertoire que vous souhaitez utiliser comme source principale pour le site. Il s’agit du répertoire ou du dossier que vous souhaitez sauvegarder, mais si vous préférez, vous pouvez également sauvegarder des fichiers d’autres emplacements dans ce dossier. Vous pourrez ajouter d’autres dossiers au site ultérieurement.
- Cliquez sur suivant et dans le menu déroulant IP, sélectionnez l’adresse IP du PC sur lequel vous vous trouvez. Si vous ne la connaissez pas, regardez dans Panneau de configuration > Réseau et Internet > Centre de réseau et de partage. Cliquez sur le nom de votre connexion pour faire apparaitre la boite de dialogue Etat de Wi-Fi puis allez sur Détails > IPV4. Cela suppose que vous utilisez un routeur domestique normal et que vous n’êtes pas passé à l’IPV6.
- Assurez-vous que l’option Démarrer le site FTP automatiquement est sélectionnée, puis sélectionnez Pas de SSL (en supposant que vous n’utilisez qu’un accès local depuis votre réseau domestique), ou laissez cette option non sélectionnée si vous effectuez des sauvegardes à partir d’un emplacement distant, et cliquez à nouveau sur Suivant.
- Sur la page suivante, laissez la case Sécurité de base cochée. Ne cochez Accès anonyme que si vous voulez que tout le monde puisse voir le site sans entrer de nom d’utilisateur et de mot de passe. C’est probablement une mauvaise idée pour la plupart d’entre nous. Le nom d’utilisateur et le mot de passe seront le nom d’utilisateur et le mot de passe Windows du PC que vous configurez.
- Cliquez sur Terminer.
- Allez dans Panneau de configuration > Système et sécurité > Pare-feu Windows Defender > Applications autorisées et assurez-vous que le serveur FTP est autorisé.
Pour ajouter des dossiers supplémentaires au site, cliquez avec le bouton droit de la souris sur le nom du site FTP dans la colonne de gauche (une fois qu’il est opérationnel), puis sélectionnez Ajouter un répertoire virtuel. Il suffit ensuite de naviguer jusqu’au dossier (ou au lecteur) souhaité et de l’ajouter. Dans le volet des fonctionnalités, sélectionnez Exploration des répertoires FTP et assurez-vous que l’option Virtual directories est sélectionnée. C’est facile.
Remarque : Selon votre serveur NAS, il se peut que vous deviez passer de la navigation MS-DOS à la navigation UNIX sous IIS > Site FTP > Navigation dans les répertoires. Sinon, les noms de dossiers risquent de ne pas apparaître.
Configurer votre Mac comme site FTP
Pour activer le serveur FTP sur MacOS, ouvrez un terminal, collez les éléments suivants à l’invite de commande et appuyez sur Entrée :
sudo -s launchctl load -w /System/Library/LaunchDaemons/ftp.plist
Pour désactiver le serveur FTP, collez ce qui suit et appuyez sur Entrée.
sudo -s launchctl unload -w /System/Library/LaunchDaemons/ftp.plist
Contrairement à Windows, tous les dossiers seront disponibles par défaut. Oui, c’est plus facile que Windows une fois que vous avez dépassé l’utilisation du terminal. Notez que les lecteurs et leur contenu se trouvent dans le dossier Volumes.
Note : Depuis peu, Apple a judicieusement omis les fichiers du serveur FTP. Vous devrez les installer vous-même. Vous trouverez pas mal de tutos sur le sujet sur le net. Le protocole SFTP (Secure FTP) est toujours inclus, donc si votre NAS le prend en charge, vous êtes paré et SFTP est plus sûr si vous exposez vos transferts au monde entier.
Utiliser Rsync pour Linux
Une autre solution pour gérer vos sauvegardes et de passer par Rsync. Il s’agit d’une ligne de commande qui permet de synchroniser des fichiers sur Linux.
Tous les NAS prennent en charge la sauvegarde Rsync. Certains NAS comme Synology requièrent d’aller activer auparavant le service SSH dans le panneau de contrôle avant de pouvoir activer Rsync.
Pour synchroniser les fichiers de votre ordinateur à votre NAS avec rsync, le programme de ligne de commande rsync doit être installé sur votre ordinateur. Il y a de fortes chances que rsync soit déjà installé sur votre ordinateur. Si, dans tous les cas, rsync n’est pas installé, vous pouvez facilement l’installer à partir du répertoire de la distribution Linux (système d’exploitation) que vous avez installée sur votre ordinateur.
Pour installer rsync sur votre ordinateur, exécutez l’un des groupes de commandes suivants en fonction de la distribution Linux que vous utilisez.
Ubuntu 20.04 LTS :
$ sudo apt update
$ sudo apt install rsync -y
Debian 10 :
$ sudo apt update
$ sudo apt install rsync -y
Linux Mint 20 :
$ sudo apt update
$ sudo apt install rsync -y
CentOS 8 et RHEL 8 :
$ sudo dnf makecahce
$ sudo dnf install rsync -y
Arch Linux :
$ sudo pacman -Syu
$ sudo pacman -S rsync
Il est possible d’utiliser Rsync sur un ordinateur Windows, mais vous devrez passer par un logiciel spécifique.
Configurez votre serveur NAS pour la sauvegarde
Passons maintenant à la partie amusante : Configurer la tâche de sauvegarde sur votre serveur NAS. On ne pourra pas décrire le processus pour chaque fabricant de NAS, mais cela se passe essentiellement comme suit :
- Ouvrez le programme de sauvegarde, sélectionnez le répertoire local qui recevra la sauvegarde, choisissez le protocole SMB ou FTP, naviguez jusqu’à l’adresse IP de la source et sélectionnez le dossier que vous voulez sauvegarder sur le NAS, puis ajustez la planification.
Comme mentionné précédemment, vous aurez besoin de trois informations pour ce faire : l’adresse IP du PC à sauvegarder (locale et/ou publique s’il est distant), le nom d’utilisateur de l’ordinateur et le mot de passe de cet utilisateur. Le NAS a besoin de ces informations pour trouver votre PC et se connecter. Vous pouvez également avoir besoin des chemins d’accès aux lecteurs ou aux dossiers que vous souhaitez sauvegarder, selon que votre NAS vous permet ou non de parcourir la destination.
Tous les fabricants proposent leur propose application de gestion des sauvegardes. Ainsi vous trouverez des tutoriels sur le site du fabricant pour prendre en main et paramétrer vos sauvegardes.
Planification
S’il y a quelque chose à prendre en compte dans l’utilisation de votre NAS et des protocoles SMB/FTP pour sauvegarder vos données, c’est de s’assurer que tout est allumé lorsque la sauvegarde est programmée. D’après mon expérience, le processus de sauvegarde exige si peu d’efforts de la part du PC sauvegardé qu’il passe inaperçu, aussi je programme la sauvegarde à des moments où je sais que je vais probablement utiliser le PC.
Une sauvegarde est en cours d’exécution au moment où j’écris cet article et absolument rien n’indique que l’opération est en cours. Aucun ralentissement, aucune boîte de dialogue, rien. La seule raison pour laquelle je sais qu’elle est en cours c’est que j’entends les disques durs NAS tourner lorsqu’ils sont sollicités.
Synchronisation sur Cloud
Tous les serveurs NAS comportent des applications qui se synchronisent avec des services de Cloud en ligne. Le choix des services et leur nombre varient, mais les plus importants sont ceux utilisés pour la sauvegarde par les téléphones : Google Drive et OneDrive. Hélas, Apple ne permet pas d’accéder à iCloud autrement que par ses propres applications. Si vous êtes un utilisateur d’iPhone, je vous recommande d’utiliser DropBox.
QNAP est définitivement le poids lourd en termes de nombre d’autres services qu’il prend en charge : Google Drive, Dropbox, Amazon S3, Microsoft Azure et OneDrive pour n’en citer que quelques-uns, c’est donc un autre élément à vérifier lors de vos achats. Je ne vais pas vous parler de la configuration de votre téléphone pour qu’il effectue des sauvegardes dans le Cloud. Ils le font tous, alors lisez les tutos des fabricants.
La configuration de ces applications est presque exactement la même que celle des autres appareils. En général, la configuration vous amène rapidement sur le site du service où vous pouvez autoriser l’accès par le NAS et le tour est joué. Vous devrez peut-être définir un dossier pour stocker les données synchronisées, mais c’est à peu près tout.
Avertissements
Je n’ai pas parlé de la sécurité de ces opérations. Elles sont généralement sûres, surtout si vous les limitez au réseau local, mais elles ne conviennent probablement pas aux entreprises de défense. C’est un euphémisme. Je n’ai aucun problème à utiliser ces méthodes, et ce depuis des décennies, mais j’ai récemment subi une attaque de ransom-ware via WordPress. Pour cette raison, je n’expose plus aucun NAS contenant des données importantes directement sur le Web et je vous recommande d’utiliser SFTP si vous le faites ou d’installer un VPN sur votre NAS.
De plus, ce que j’ai décrit est en fait une synchronisation à sens unique, plutôt qu’une véritable sauvegarde statique, ponctuelle. Vous pouvez, cependant, définir une tâche comme étant ponctuelle et changer les dossiers de destination. Je laisse généralement mes tâches s’exécuter régulièrement, puis je crée également une sauvegarde d’image une fois tous les quelques mois. (En utilisant Paragon Backup and Recovery ou R-Drive Image).
Note : C’est aussi une bonne idée de vérifier de temps en temps que tout fonctionne toujours correctement et que les adresses IP n’ont pas changé, ou que les services FTP n’ont pas disparu. Ce dernier cas se produit occasionnellement sous Windows.
Conclusion
Une fois cette méthode de sauvegarde mise en place sur votre NAS (ou en passant par un logiciel installé sur votre PC) vous n’aurez plus rien à faire et bénéficierez d’une mise à jour constante de votre sauvegarde. Vous serez content d’avoir passé quelques dizaines de minutes à cette tâche le jour ou votre ordinateur ne s’allume plus !